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7 février 2008

Les chiens aboient, la caravane passe...

Je prenais la "plume" ce matin, au départ, pour une nouvelle fois me révolter contre la tiédeur et la mièvrerie des positions de nos dirigeants. Et puis, à la lecture plus approfondie d'un article du Monde, je vais peut-être tempérer mon propos.

De quoi s'agit-il ? Dans mon article d'hier, je me réjouissais que la question des "niches" et autres "rentes de situations" soit enfin à l'ordre du jour sur le bureau des autorités. Or ce matin, j'ai eu la mauvaise surprise d'apprendre au journal télévisé que François Fillion, premier ministre, avait reculé sur le sujet des licences supplémentaires à attribuer aux taxis, et qu'il avait promis, selon le journaliste à l'antenne, "d'enterrer le rapport Attali sur ce sujet" !
Une fois de plus un flot d'adrénaline m'a submergé, et une fois de plus j'ai vociféré contre la lâcheté de ceux à qui pourtant des millions et des millions de Français ont donné solennellement pour mission d'avancer courageusement dans le sens de réformes libérales, seule voie efficace pour remettre le pays en ordre de marche et promouvoir cette croissance économique qui nous manque si cruellement !
Car n'en doutons pas, l'opinion n'est pas dupe des seules promesses électorales, et attend des actions concrètes. Et n'en doutons pas non plus, la route est semée d'embûches, les réformes à entreprendre sont d'une telle ampleur que des obstacles de gros calibre se dresseront tout au long de cette route, et il faudra (il faut d'ores et déjà !) beaucoup de courage pour avancer dans la bonne direction. Nous n'attendons pas de ce gouvernement qu'il recule à la moindre contestation. Et malgré l'ampleur de la mobilisation des taxis hier dans tout le pays, il ne fallait pas baisser pavillon. C'est un signe négatif donné non seulement aux contestataires du moment (les artisans taxis), mais à l'ensemble de ceux qui se préparent à manifester contre tout et n'importe quoi dès lors que leurs intérêts particuliers seront, à leurs yeux, menacés. Du président aux parlementaires et autres ministres de la République, vous n'avez pas reçu mandat du peuple pour ça ! Vous avez été élus ou nommés, selon les cas, pour agir...

Voilà pour mon "coup de gueule". Mais un peu plus tard dans la matinée, j'ai pu lire dans le journal Le Monde un article qui me ramène à un peu plus de sérénité. Il y est dit que François Fillion a déclaré souhaiter "donner toute sa place à la concertation avec les professionnels, en leur proposant de formuler des propositions susceptibles de mieux répondre à leurs attentes et à celles des usagers" et veiller "à ce que les évolutions de la profession soient mises en œuvre dans le respect de l'équité, sans mettre en péril l'équilibre économique de l'activité des taxis". Que le principal syndicat des taxis en ait tiré la conclusion dont s'est fait écho le journaliste de France 2 dont je parlais tout à l'heure est une chose. Qu'il faille obligatoirement interpréter les propos du premier ministre dans ce sens en est une autre, et pour ma part je ne me risquerais pas à franchir ce pas de manière aussi désinvolte.
Je l'ai dit à plusieurs reprises dans ce blog, je ne fais qu'une confiance raisonnable au pouvoir issu des dernières élections présidentielles et législatives, mais raison ne veut pas dire méfiance, et je me refuse à quelque procès d'intention que ce soit. Nous connaissons la diplomatie dont est capable le premier ministre, peut-être d'ailleurs un peu plus que le président lui-même, et même si dans le passé beaucoup ont "enterré" des projets en créant au premier obstacle une commission dont les travaux ne furent jamais suivis d'effet, la promesse de concertation de François Fillon ne signifie pas mécaniquement l'abandon pur et simple d'un traitement résolu et efficace du problème. L'opposition et les syndicats avaient tenu un raisonnement similaire au sujet de l'affaire du contrat de travail. On sait aujourd'hui avec quelle détermination l'équipe gouvernementale a pu imposer une grande partie de ses vues sur la question...

En résumé, je ne sais pas à l'heure actuelle ce qu'il en sera finalement de cette proposition du rapport Attali, mais

  1. Je considère que l'ouverture du numerus closus est indispensable, et qu'il faut donc attribuer de nouvelles licences
  2. Il faut, par la concertation, régler le problème des capitaux engagés par les artisans-taxis pour acheter (très cher !) leurs actuelles licences, et faire en sorte qu'ils ne soient pas lésés par les nouveaux arrivants dans leur profession
  3. Il ne faut pas reculer, ni sur ce point ni sur un autre, face à la contestation. L'intérêt général, et en particulier la libération d'une croissance indispensable à l'amélioration de l'emploi et du pouvoir d'achat, doit absolument prévaloir sur les intérêts particuliers d'un petit nombre de bénéficiaires de rentes de situation. Taxis ou autres.
  4. Et surtout, il faut donner des signaux clairs et tangibles de notre détermination d'aller dans cette voie. La réussite du projet, à l'horizon 2012 et au-delà, est à ce prix. Même si la grogne monte. Même si les sondages sont mauvais. Même si des élus locaux "y laissent des plumes" aux prochaines municipales. Et même s'il serait plus confortable de "caresser les gens dans le sens du poil".

Les chiens aboient, mais la caravane passe, dit le proverbe... Et cette caravane doit passer !

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Commentaires
R
Bonjour Gaëtan.<br /> Merci pour votre commentaire. Je suis absolument d'accord avec vous : comme je le dis dans l'article, il faut régler le problème des capitaux engagés par ceux qui détiennent les plaques aujourd'hui, et particulièrement les artisans pour qui il s'agit de sommes très importantes en regard de leur patrimoine. Et il faut absolument faire sauter le numerus closus. Espérons que le gouvernement ira dans ce sens.<br /> Sinon, merci de l'intérêt que vous manifestez à mon blog. N'hésitez pas à en parler autour de vous. Je suis curieux de connaître les opinions de mes lecteurs, et désireux de voir leur nombre d'accroître...<br /> A bientôt j'espère, dans d'autres commentaires.
G
Le prix exorbitant des licences de taxi maintient une grande partie de ces travailleurs dans la misère (ceux qui travaille pour des société qui louent des plaques) la majorité des plaques sont détenues par ces sociétés et il est évident que ce sont eux qui orchestrent ce mouvement ! Il faut indemniser les quelques artisans taxis puis faire sauter le numerus closus, c'est aussi simple que ça.
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