Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Ce que je crois...
Archives
2 décembre 2008

Economie sociale et solidaire.

Je sors d'une réunion publique intitulée "Forum de l'économie sociale et solidaire". J'y avais été invité par une amie, et dans la mesure où, je l'avoue bien humblement, je n'avais aucune idée de ce qu'était cette "ESS", j'ai répondu favorablement à l'invitation par simple curiosité.

J'y ai appris, dans le préambule de présentation prononcé par un éminent (mais ils le sont tous) élu local, que l'ESS en question était enseignée dans le cadre de l'IUT dans les locaux duquel on se trouvait réunis. Ce n'était pas encore le cas à l'époque où je fréquentais les bancs d'Assas. Aussi, et à ce stade, ma curiosité n'était pas encore satisfaite. Ca n'allait pas durer, et je n'allais pas être déçu...

Suivit une deuxième partie du préambule, aux bons soins d'un second intervenant qui s'est présenté comme le Secrétaire Général d'un organisme dont j'ai oublié le sigle, mais très officiel et très administrativement constitué, connu, et bien entendu ... financé !

Avant de me rendre à l'invitation, une consultation de Wikipédia m'avait donné quelques notions en m'informant que "Par économie sociale on désigne une doctrine politique qui entend développer, sous le nom de tiers secteur, les activités économiques qui ne sont organisées ni comme des entreprises capitalistes (puisque leur finalité n'est pas principalement de dégager un bénéfice), ni comme un service publique, ni comme une famille." 

Ce que Wikipédia ne m'avait pas indiqué, et que j'ai découvert sur place, c'est que cette économie dite "sociale" était devenue également "solidaire" depuis qu'elle bénéficiait généreusement de la solidarité publique, c'est à dire de ... l'impôt !

J'explique avec mes mots, car ceux que j'ai entendus, directement empruntés à la langue de bois et au lexique politico-militant-de-gauche-assumé, ne rendent pas compte clairement de la réalité profonde du concept.

L'économie sociale et solidaire, c'est "la partie de l'économie qui met, parait-il, l'homme au centre du propos aux lieu et place du profit". En d'autres termes, c'est une activité économique (50 % parait-il de l'économie locale en Nord Pas de Calais !) qui ne génère pas de profits, et n'a d'autre finalité que de répondre aux besoins des citoyens sans souci de rentabilité.

Le point positif de ce "bidule", c'est qu'il serait porteur de créations d'emplois par charrettes, et d'emplois bien rémunérés s'il vous plaît. Jusque là, c'est assez séduisant. Mais l'empêcheur de rêver en rond que je suis s'est immédiatement posé la question-de-fond-qui-fâche : si ça ne fait pas de profits, si c'est essentiellement au bénéfice des populations modestes, et si ça rémunère bien ses intervenants, alors qui paie ? Il n'y a pas besoin d'être docteur en économie pour comprendre qu'il y a un problème de fond...

Par respect pour l'amie qui m'avait invité, je me suis bien gardé de poser la question, d'autant que je n'avais pas la parole, et je me proposais de soulever le lièvre lors de l'atelier de réflexion qui devait suivre et auquel je m'étais inscrit. Je n'eus pas besoin d'attendre cet atelier, et j'ai vite compris.

En fait, on a commencé par nous expliquer que, "comme nous le voyons en ce moment", l'économie de marché, celle qui a donné ses heures de gloire aux "trente glorieuses", ne répondait pas à toutes les situations, que le marché ne s'auto-régulait pas du tout, et que ce modèle économique était caduque. Qu'il fallait en inventer un autre, et que l'économie sociale et solidaire était de nature à répondre à ces nouvelles exigences.

On a ensuite continué logiquement en nous expliquant tout aussi naturellement que pour pallier les manques de l'économie de marché, les mieux à même de s'y coller étaient les élus, et que le monde associatif au sens large (associations, coopératives, fondations) avait toutes les caractéristiques pour être leurs intermédiaires de terrain, essentiellement financées par ... des subventions !

Ben voyons ! La voilà la réponse à toutes mes questions ! Comment n'y avais-je pas pensé plus tôt ? Dire que la solution était là, sous mes yeux : un président de communauté de communes, des élus, des associations (très) proches des politiques locaux. Et je n'avais même pas compris ! Suis-je bête...

Un petit détail quand même, car décidément j'ai toujours des questions impertinentes. Avec les impôts de qui va-t-on alimenter les subventions ? Avec le produit de quelle activité non-sociale et non-solidaire ? Bon Dieu, mais c'est bien sûr ! Avec le secteur marchand. Avec les profits de ces affreux capitalistes libéraux. C'est tellement facile...

J'avais sous les yeux, à portée de mains, tout ce qui représente la négation de tout ce à quoi je crois dans ce bas monde. Je baignais dans une soupe collectiviste et je ne m'en étais même pas rendu compte...

Inutile de dire que je n'ai pas participé à l'atelier prévu. Je me suis esquivé en présentant quelques excuses propres à ne pas vexer l'amie qui m 'avait invité, qui reste mon amie mais avec qui je refuserai à tout jamais de parler politique au risque que, rapidement, elle ne le soit plus si je lui disais ce que je pense vraiment...

Tout ceci dans le cadre d'un institut universitaire, en présence d'élus locaux, et donc avec toute l'apparence d'une manifestation officielle propre à engendrer le bourrage de crâne que je suppose bien être le but ultime de la manoeuvre.

Je ne vois pas bien pourquoi ce forum serait un cas isolé, et j'imagine donc, de plus, que de telles messes d'endoctrinement se déroulent un peu partout dans ce beau pays, aux frais du contribuable évidemment car il faut bien payer les frais que ça engendre...

Vive la République. Vive la France.

CE QUE JE CROIS EST MEMBRE DU RESEAU LHC
                        logo_LHC_1_
        Recommandé par des influenceurs

Publicité
Commentaires
J
Mes derniers propos ont certes été un peu vifs, mais vos réponses ci-dessus n'étaient pas de nature à me faire penser que vous teniez le moindre compte de mes propos.<br /> D'autant que m'est revenu en mémoire que déjà, le 1er Juin dernier, nous avions eu un débat exactement du même ordre. Et avec une origine identique..Ici une réunion, là-bas, une rencontre avec une association.<br /> <br /> Vous qui êtes friand de mathématiques, de recherches et de documentation comparative (vous avez fait ainsi un tableau sur le prix du gazole) faites nous donc une étude pour nous annoncer les montants des subventions à l'ESS de la part de l'Etat, des Conseils Régionaux, des Conseils Géneraux et des Communes.<br /> Vous pouvez déjà commencer par demander aux personnes que vous avez rencontré, un président d'une importante communauté de communes et un président d'une structure régionale de l'ESS.<br /> Ca nous éclairerait grandement, non ?<br /> <br /> jf.
R
Un peu de calme, mon cher Jacques. Que je sache, je ne vous ai absolument pas attaqué. Je n'ai fait que demander des explications propres à me faire comprendre les choses. Je ne m'attendais vraiment pas à provoquer cette réaction agressive !<br /> <br /> Primo, je ne "m'accroche pas à mes certitudes".<br /> <br /> Secundo, je suis très loin de "me taper le coquillard" de ce que l'on m'explique. C'est même tout le contraire. Et ce qui, pour moi, est fort de café, c'est que vous le preniez sur ce ton. Si ça vous décoiffe tant de répondre à mes remarques, ne le faites pas. Mais de grâce ne me prenez pas pour un c... Même si mes questions vous dérangent.<br /> <br /> 1) Je n'ai jamais prétendu, ni même pensé, que les salariés de ces structures étaient payés au noir ! Où avez-vous été chercher ça ?<br /> <br /> 2) Il ne me "déplaît" aucunement que les prestations des dites structures soient plus chères que celles du secteur marchand. C'est même plutôt rassurant sur le pan de la libre concurrence.<br /> <br /> Vous m'expliquez, avec des mots que j'aurais aimé un peu plus courtois, que l'image que j'avais de l'ESS était fausse. Je ne demande qu'à vous croire, mais cette image est en complète contradiction avec le discours que j'ai entendu lors du forum objet de mon billet. Et pourtant, les intervenants étaient, l'un président d'une importante communauté de communes, et l'autre président ou secrétaire général, je ne sais plus, d'une structure officielle régionale de cette ESS.<br /> <br /> Je ne vais pas réécrire ici ce que j'ai explicité dans mon billet, mais "on" nous a très clairement dit que l'ESS avait pour objet d'offrir une alternative à l'économie de marché, présentée comme caduque "comme le montre la crise actuelle". Et "on" nous a précisé dans une autre partie de cette "messe" que le financement en était largement effectué par le jeu de subventions. Outre la connotation purement politique du propos, avouez qu'on est assez loin de la peinture que vous me brossez...<br /> <br /> Si véritablement ces structures sont toutes bâties, et leur fonctionnement établi, tels que vous me le décrivez, ce sont des outils à encourager : outils d'une solidarité pour une fois non contrainte et non entachée de taxations autoritaires.<br /> <br /> Je fustige à longueur de temps l'action soi-disant sociale qui consiste à (mal) faire l'aumône, avec les revenus autoritairement détournés des citoyens, et au final à développer la pauvreté qu'elle est sensée combattre. Ca ne signifie pas qu'il n'y a pas de pauvres à aider, et c'est bien la solidarité, libre et consentie cette fois, qui peut en être l'alternative. Encore faudrait-il, pour qu'elle se développe, que les prélèvements obligatoires n'obèrent pas les moyens de ceux qui pourraient la mettre en oeuvre, mais c'est (presque) un autre problème.<br /> <br /> En résumé, l'image que vous me donnez des structures de l'économie sociale et solidaire est séduisante. Celle qu'on m'a présentée l'autre jour est tout bonnement inacceptable. J'ai bien peur que les deux co-habitent dans une société où un certain pouvoir politique, aujourd'hui essentiellement local heureusement, utilise savamment une bonne idée pour se promouvoir dans l'électorat et pour en profiter.<br /> <br /> A bientôt.<br /> <br /> PS : Ne détériorez pas SVP ce pauvre violon : il n'est pas fait pour ça, il n'y est pour rien, et de plus j'aime la musique...
J
Mais vous vous acccrochez à vos certitudes !<br /> Ce que l'on vous explique, vous vous en tapez le coquillard ! <br /> C'est tout de même un peu fort de café.<br /> <br /> 1) les salariés des "entreprises" que j'ai citées sont rémunérées,au minimum, aux taux légaux.A commencé par les handicapés des CAT. Ils sont déclarés et ne travaillent pas au noir que je sache !<br /> 2) les prestations de ces "entreprises" auraient plutôt tendance à être plus chères, ne vous en déplaise, que celles du secteur "marchand" (sinon il y aurait déjà eu des plaintes en concurrence déloyale). Car JUSTEMENT, il faut bien financer la "structure".<br /> Ainsi, du jour où j'ai fait appel à celle-ci pour le bricolage,etc...j'ai été prié de verser une cotisation annuelle, c'est même réglementairement obligatoire.. Puis, à chaque mission que je commande, une commission est perçue.<br /> <br /> Bon, je ne sais pas pourquoi je vous raconte tout ça parce que souvent, lorsqu'on tente de vous expliquer que vous n'avez pas forçément raison, on à l'impression de pisser dans un violon !<br /> <br /> jf.
R
Dans ces conditions, le problème que j'expose dans mon billet ne se pose absolument pas dans votre exemple personnel !<br /> <br /> Pourquoi avoir alimenté une telle polémique ? Je n'ai jamais critiqué les associations en tant que telles, ni l'esprit associatif, ni la solidarité à titre privé, au contraire.<br /> <br /> Une question cependant : dans la mesure où, semble-t-il, les prestations de ces "enteprises" de l'ESS sont moins chères que les mêmes équivalentes dans le secteur marchand, et dans la mesure où leurs salariés perçoivent des rémunérations équivalentes (si c'est le cas), d'où vient la différence ? Qui paie ? Si vous vous souvenez, ce fut la première question que je me suis posée au sujet de l'ESS.<br /> <br /> L'absence de profits de ne peut pas tout expliquer. Peut-être des exonérations fiscales ? Si c'est le cas, on en revient au point de départ : c'est bien le contribuable qui paie pour une concurrence déloyale à l'égard des entreprises...<br /> <br /> A bientôt.
J
Cher M. Foulon,<br /> Ni France Active/Insertion emploi, ni les CAT, ni l'Association "intermédiaire" à laquelle je fais appel ne reçoivent de subventions de qui que ce soit !<br /> <br /> jf.
Publicité
Catégories
Derniers commentaires
Ce que je crois...
Newsletter
Publicité