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Ce que je crois...
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30 janvier 2009

La politique de Ville

Je suis avec un très grand intérêt deux débats qui se sont instaurés chez Lomig, d'Expression Libre. L'un à la suite d'un article qu'il a fait paraître au sujet des banlieues concomitamment une émission "C dans l'Air" sur France 5. L'autre au sujet de l'Islam et des libertés.

Si je joins les deux sujet dans ce billet, c'est parce que, au moins dans l'inconscient collectif mais pas seulement, le "problème des banlieues" est lié à la religion musulmane, qui est celle d'une majorité des familles qui y résident.

Concernant l'émission de France 5, le débat s'est un peu cristallisé autour de la personalité de chacun des deux maires invités par Yves Calvi, Xavier Lemoine, maire de Montfermeil, et François Pupponi, maire de Sarcelles, deux communes de la banlieue parisienne.

Je ne vais pas reproduire ici les débats, ce qui ne présenterait aucun intérêt. Mais les articles et les commentaires m'ont inspiré quelques réflexions, que je vous livre.

Je ne relègue personne "dans les poubelles de l'Humanité", comme a pu s'insurger un commentateur, mais je suis très réservé sur un jugement porté sur Philippe de Villiers qui consisterait à en faire un bienfaiteur de cette même humanité au motif qu'il "agit et soutient des projets de déaveloppement en Afrique".

C'est peut-être vrai. Je n'en sais rien. Ca ne le dédouane pas d'avoir été un temps le fidèle allié de JM Le Pen, célèbre négacionniste et pourfendeur de la liberté de penser, et de tenir lui-même des propos extrémistes...

Quant à Xavier Lemoine, que je ne connais pas suffisamment pour le juger, je ne peux me baser que sur ses propos lors de l'émission dont il s'agit, et au cours de laquelle il ne s'est certainement pas comporté en raciste ou en xénophobe. Le fait de combattre le désormais sacro-saint multiculturalisme et d'évoquer les problèmes que rencontre l'intégration de certains immigrés, voire de certains français issus de l'immigration, ne fait pas de l'auteur de tels propos d'ignobles personnages à combattre. Ils ne font que dire ce qu'ils pensent, et qui ne peut être sincèrement nié par personne. Il suffit de regarder sans préjugé pour voir. Mais beaucoup, pour des raisons plus souvent politiciennes qu'humanistes, s'ingénient à ne pas regarder, ou pire à refuser de reconnaître des faits tangibles...

La vraie solution n'est ni de fustiger ceux qui le disent ni de prétendre le contraire, mais, quand on est aux manettes, de tenter d'y remédier. Evidemment, c'est plus compliqué, et accessoirement ça ne rassemble pas nécessairement les suffrages de tout le monde...

Ensuite, et sur l'aspect religieux qui s'insinue immaquablement dans un tel débat, il convient de redire encore et encore, qu'aucune religion n'est intrinséquement bonne ou mauvaise, et que le jugement que l'on porte sur elles est nécessairement biaisé et vicié par notre propre interprétation de ce que l'on en voit, ou de ce que l'on croit en savoir. Or ce que l'on croit en savoir, et bien plus encore ce que l'on en voit, n'est bien souvent pas l'expression fidèle de ce qu'elle est dans son essence même.

Ainsi, et concernant l'Islam puisque c'est essentiellement de cette religion dont on parle ici, il y a plusieurs lectures possibles du Coran en fonction de notre capacité à nous replacer dans le contexte de l'époque où il a été rédigé : il est évident que les moeurs du 21° siècle n'ont plus rien de commun avec celles du 7° siècle.

Il en va d'ailleurs exactement de même avec la Bible, et, pour ne donner qu'un exemple, la loi du Tallion, qui avait pour but de limiter les exactions des régimes politiques en place à l'époque, produit aujourd'hui des effets condamnés par beaucoup, ce que l'on peut comprendre dans le contexte politique d'aujourd'hui. A l'origine, "oeil pour oeil, dent pour dent" signifiait en gros "ne fais pas à autrui plus de mal qu'il ne t'en a fait", et c'était un énorme progrès. Aujourd'hui où les moeurs politiques sont en moyenne éminemment moins violentes, ce principe revient à dire "venge-toi sans faiblesse et ne laisse pas ton adversaire sans punition". Autres temps, autres moeurs ? Non, autres temps autre perception, voilà tout...

Pour en revenir à l'Islam, ses Ecritures comportent bien certains principes qui, s'ils pouvaient se concevoir dans le monde de l'époque, nous apparaissent aujourd'hui sous des jours totalement condamnables. Et je suis le premier à les condamner : domination voire élimination des "infidèles", guerre sainte, et sur un plan plus personnel domination de l'homme sur sa (ses) femme(s), etc... Dans notre monde actuel, ces principes-là sont à combattre avec la dernière énergie.

D'ailleurs, nombre de Mulsulmans l'ont bien compris, consciemment ou non, et ne les appliquent plus. Mais les courants dits "intégristes" ne l'entendent pas de cette oreille, et que ce soit pour des raisons sincèrement religieuses ou plus indéfendablement encore pour des raisons politiques, les mettent en pratique au pied de la lettre, avec les moyens du 21° siècle et l'horreur que ces moyens permettent de développer.

S'il n'est pas fondé de combattre les Musulmans que l'on dit "modérés", il faut combattre sans pitié ces intégristes-là. Or, leurs principes, quoi qu'en disent certains ingénus, étant directement issus de leur Livre Saint, le seul moyen de les combattre efficacement est de combattre les principes coraniques concernés. Ce n'est pas la majorité silencieuse et modérée qui pose problème, mais ceux qui sèment la terreur s'inspirent des mêmes Ecritures. Ce sont elles qu'il faut dénoncer, avec les yeux des hommes du 21° siècle et en considérant les ravages qu'elles causent au 21° siècle...

Pour en revenir aux banlieues, il ne s'agit pas de combattre en elle-même la culture des immigrés qui les peuplent en majorité, et encore moins ces immigrés eux-mêmes; il s'agit de ne pas tolérer que leur communautarisme gêne, voire interdise, leur intégration dans la société française. L'idée du multiculturalisme conduit inévitablement, ce n'est pas une position philosophique mais une constatation objective, au communautarisme, c'est à dire à l'auto-exclusion de populations concernées. Il est donc de mon point de vue primordial d'intégrer réellement ces populations, y compris leurs membres "de la deuxième génération", voire de la troisième, qui pour beaucoup ne le sont toujours pas. Et leur permettre de s'intégrer passe au minimum par une occidentalisation de leur culture. Ce n'est être ni raciste ou xénophobe ni "d'extrême-droite" que de dire ça : c'est tout simplement être de bon sens.

Et le rôle de l'état consiste à oeuvrer dans ce sens, aux fins de préservation de la paix publique, c'est à dire de la sécurité, c'est à dire de la garantie du plein exercice de la liberté de chacun, les immigrés, fils ou petits fils d'immigrés, et les autres. Ce n'est à l'évidence pas le cas aujourd'hui, où ces populations d'origine étrangère sont comme "parquées" dans des quartiers où ne réside quasiment personne d'autre qu'eux. Une telle situation est la définition exacte du mot "ghetto". On a constituté des ghettos, et on s'étonne que leurs habitants ne s'intégrent pas. Ajouté à la paupérisation des mêmes quartiers, ce phénomène n'a pourtant rien de surprenant dans ses conséquences...

Je conçois parfaitement que le rôle des élus locaux en la matière soit particulièrement difficile. Mais se faire élire maire de sa commune ne revient pas uniquement à percevoir l'indemnité liée à la fonction, et si la tâche était si facile, on n'aurait peut-être tout simplement beaucoup moins besoin d'eux...

Certains l'admettent et oeuvrent avec leurs moyens, d'autres rejettent systématiquement sur l'état la responsabilité d'une situation à laquelle, certainement, il n'est pas étranger, mais qu'il n'est pas le seul à posséder les moyens de la résoudre.

Tout ramener à une question de moyens et se borner à demander une contribution toujours plus importante du budget de l'état n'est pas une attitude responsable. C'est pourtant le discours que tiennent bon nombre d'élus locaux, et cela devient à la longue assez insupportable.

La "politique de la ville", comme on l'appelle, n'est pas une simple affaire de gros sous. Si la "dotation générale de fonctionnement", qui consistue l'essentiel des ressources communales, devrait être calculée, en effet, en tenant compte des difficultés spécifiques de certaines communes, et en parculier de la présence sur leur sol en nombre important de citoyens immigrés dont il faut assurer l'intégration, cette dernière ne peut être réalisée sans un minimum de courage politique de la part des édiles, notamment au regard de la nécessaire mise en oeuvre de la mixité sociale (mixité en termes économiques mais aussi en termes ethniques et de confession). Or, cette mixité fait peur à une certaine frange de la population, raison pour laquelle les élus ne s'y risquent pas, pensant en priorité à leur future réélection. Ce n'est pas ma conception de la mission d'un élu. Dommage que ce soit celle d'une majorité d'ente eux...

Je suis bien conscient, et j'entends déjà les critiques, que ce que je viens de dire ne résout pas le problème. Mais sans la mise en oeuvre de certains principes de base, rien ne sera jamais possible.

Ce n'est pas être raciste que d'admettre que des problèmes communautaristes existent dans ce pays et qu'il serait bon de s'en préoccuper enfin. Ce n'est pas être d'extrême droite que de dire que les populations immigrées ont autant de devoirs que les "français de souche", même si je n'aime pas cette expression. Et que parmi ces devoirs figure celui de s'adapter à la société qui les accueille. Ce n'est pas être responsable que de se contenter de prétendre le contraire et de rejeter sur d'autres la responsabilité d'une situation que tout le monde, que toutes les communautés, trouvent insupportable. Ni de ne pas prendre les décision courageuses que la fonction élective réclame.

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Commentaires
R
Pardon ! Je ne m'attendais pas du tout à un propos "gauchiste", comme il le dit lui-même, de la part de Paul, et j'avais donc instinctivement compris la phrase à l'envers ! Je ne change cependant rien à ma réponse : l'isolement est dangereux, pour les isolés comme pour les autres, quels qu'ils soient.<br /> <br /> Je constate, en effet, que je ne suis pas en total désaccord à toi, Paul. J'ai bien dit, comme toi, qu'il fallait laisser les gens habiter là où ils le veulent, et qu'une certaine mixité s'instaurerait d'elle-même. J'ai simplemnt ajouté qu'il fallait, pour cela, leur en donner les moyens, c'est à dire leur proposer des loyers abordables pour eux partout, et pas seulement dans des "parcs" HLM (quel mot significatif, ne trouves-tu pas ?).<br /> <br /> Maintenant, "rêver de mixité absolue", c'est non seulement utopique mais pas souhaitable. Il importe, à mes yeux, que ceux qui désirent absolument vivre dans un quartier que tu qualifies de "huppé", en l'absence de voisins "défavorisés", voire de "classes moyennes", puissent le faire. Là encore, leur liberté de choix doit être respectée. Il ne s'agit donc surtout pas de forcer qui que ce soit à vivre dans quelque type de quartier que ce soit. Il s'agit simplement de faire en sorte que personne ne soit obligé de vivre dans un quartier qu'il ne souhaite pas habiter... <br /> <br /> Aujourd'hui, ça n'existre pratiquement pas : les loyers les plus bas sont inexorablement situés dans les quartiers que l'on dit "difficiles", quartiers qui ne sont difficiles, justement, qu'en grande partie pour cette raison. Sachant qu'évidemment, le ghétoïsation n'est pas le seul problème à résoudre pour ces populations, et que leur exclusion sociale est aussi due à d'autres facteurs, à commencer par des facteurs culturels, tant de leur fait (le plus souvent toutefois) que du fait des populations endogènes. Je pense ici aux réactions de rejet dont ils sont souvent victimes, mais sans ignorer leur refus fréquent d'adapter leurs comportements au mode de vie local.<br /> <br /> Je sais bien que ce n'est pas du tout équivalent, mais je pense au modèle haussmanien du 19° siècle, avec les "chambres de bonnes" situées dans l'immeuble même où résidaient les "bourgeois". C'est à mon sens un schéma que l'on a eu grand tort d'abandonner, qui faisait vivre côte à côte des individus de conditions différentes, et qui était sans doute un facteur important de paix sociale. J'insiste sur le fait qu'il y a une différence énorme entre les deux époques, et notamment du fait de la pluralité des cultures d'origine. Mais l'idée est selon moi à retenir.<br /> <br /> Pour ce qui est des logements "low cost" dans le secteur privé, tout à fait d'accord avec toi. Il n'y a aucune justification à ce que le secteur public soit le seul concerné. Je me pose même la question de savoir si c'est bien son rôle. Quand on connait la gestion désastreuse de beaucoup d'offices HLM, on peut raisonablement se poser la question. Mais ça suppose de toutes manières que cette puissance publique aide les propriétaires privés à pratiquer des loyers "modérés", ce qu'ils ne peuvent pas faire dans les conditions normales, de la taxe foncière à l'imposition des revenus locatifs. Je sais de quoi je parle : un immeuble locatif, avec des loyers "normaux", ne représente que de l'ordre de 5 % de rapport du capital investi. Alors, avec des loyers "low cost", n'en parlons même pas... Ce pourrait être là, en effet, le rôle d'un "service public du logement". L'idée est à creuser.<br /> <br /> A bientôt.
P
PS : bien sûr que je visais les habitants actuels de Neuilly, une pointe de gauchisme dans mes propos ;)
P
@ René :<br /> En fait nous ne sommes pas vraiment en désaccord. Lorsque je disais "laissez les entre eux", je ne disais pas "mettons les entre eux", mais simplement, laissons les gens se regrouper comme ils le souhaitent.<br /> D'une part la mixité s'instaure d'elle même, comme un effet de l'intégration. D'autre part, on ne peut rêver d'une "mixité" absolue : outre qu'il est difficile d'en affirmer l'utilité, elle est utopique, et sa mise en œuvre forcément trop autoritaire. Il y aura toujours des quartiers "huppés", des populaires, des banlieues résidentielles classes moyennes, des quartiers ethniques (des chinatown) etc...<br /> Concernant les logements sociaux, je n'ai pas vraiment d'avis là-dessus. Peut être faut-il laisser le privé construire des logements "low cost" plutôt que de laisser aux autorités publiques le soin de décider de qui a droit ou non à un logement à coût réduit. Mais j'avoue être également attiré par l'idée d'un service public du logement pour les plus défavorisés...
J
Oh Oh M. Foulon, <br /> moi j'ai compris que ce "laissons-les entre eux" s'adressait EVIDEMMENT aux habitants actuels de Neuilly !<br /> <br /> jf.
R
@ Paul<br /> <br /> Ta toute dernière phrase est particulièrement cynique ! Je ne partage pas cet avis : les laisser "entre eux", c'est les ghetoïser et c'est autant dangereux pour eux-mêmes que pour le reste de la population.<br /> <br /> Comme pour tout sujet de politique, je suis pour la liberté totale, et donc pour laisser les gens s'installer là où ils en ont envie. La mixité, dans ce cadre, s'instaurerait tout à fait naturellement. Mais cela suppose de donner à chacun le choix, par un urbanisme et une politique des loyers (loyers sociaux j'entends : ceux qui dépendent de la puissance publique) appropriés. C'est ainsi qu'on devrait notamment trouver des logements sociaux dans des immeubles qui le sont pas à la base ! Mais j'ai bien peur que ça ne reste qu'un rêve...<br /> <br /> Pour ce qui est de la fiscalité locale, je suis bien d'accord pour dire que la DGF devrait disparaître dans le cadre d'une VRAIE décentralisation, qui engloberait le financement des politiques locales. Mais on en est bien loin!<br /> <br /> A bientôt.
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