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Ce que je crois...
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3 février 2009

Quelle relance ? Quelles mesures ? Quelle réponse ?

Juste un petit billet, aujourd'hui, pour souligner deux articles de presse qui m'ont interloqué, non pas en eux-mêmes mais en regard de leur concomitance.

Tout d'abord, l'article de Challenges qui relate le nouvel accord conclu entre les différentes centrales syndicales, aux termes duquel elles annoncent "attendre le discours de Sarkozy" pour "en apprécier la portée et en mesurer les conséquences", sachant qu'elles "[...] attendent des réponses aux revendications par l'annonce de mesures concrètes et immédiates [...]".

Ensuite, l'article de LCI qui explique comment la "prime à la casse" rencontre un très vif succès, mais bénéficie essentiellement aux modèles d'automobiles construits pour l'essentiel à l'étranger...

Concernant le "plan de relance", la position des centrales syndicales est bien connue, calquée sur celle du PS et savamment promue dans l'opinion, à savoir que les mesures annoncées par le gouvernement "sont inadaptées" (même si tous les économistes s'accordent à dire le contraire) et que la "bonne politique", conforme à l'attente des Français (attente savamment "programmée" au moyen de cette méthode Coué dont j'ai déjà parlé), serait de procéder à une relance par la consommation, en lieu et place de l'aide à l'investissement, qui est l'essence principale du plan gouvernemental actuel.

J'ai déjà dit tout le bien que je pensais, non pas du plan de relance lui-même (encore de l'interventionnisme forcené d'une part, et encore le creusement des déficits d'autre part) mais de l'esprit dans lequel il est bâti, c'est à dire en visant l'investissement dans l'avenir et non les seules dépenses immédiates, inefficaces à moyen et long terme comme l'aurait dit ce brave La Palice tant c'est évident.

Tous les syndicalistes ne fustigent pas les mesures prises, et certains ont l'intelligence d'admettre qu'elles sont de bon sens, mais tous demandent des "aides immédiates au pouvoir d'achat", en supplément quand ce n'est pas à la place de ce plan.

Or, il n'est pas besoin de revenir sur l'argument parfaitement justifié des plans de relances du passé, exclusivement orientés vers la consommation et qui ont TOUS échoué. Il suffit de simplement réfléchir quelques instants avec intelligence et sans parti pris.

Creuser les déficits budgétaires pour alimenter l'investissement, c'est certes hypothéquer l'avenir et reporter sur nos enfants, on ne cesse de le répéter, la charge de nos erreurs présentes et passées, mais c'est aussi permettre à l'économie (à l'industrie, au bâtiment, aux TP, à la recherche) de se construire un avenir; c'est préparer les emplois et les bénéfices de demain. C'est aussi favoriser l'emploi au présent, les opérations lancées dès maintenant nécessitant de la main d'oeuvre, et donc permettant de distribuer immédiatement des salaires et du pouvoir d'achat. Distribuer directement des sommes égales, voire supérieures comme le réclament certains, c'est au contraire dépenser cet argent en pure perte ou presque.

D'une part, je l'ai déjà dit, ces sommes si colossales soient-elles, ne peuvent représenter pour chaque individu concerné, sous la forme d'aides directes, que des montants dérisoires et en tout cas extrêmement limités dans le temps. D'autre part, cette relance de la consommation immédiate, même si l'argument est largement réfuté par nombre de responsables syndicaux et politiques, bénéficierait essentiellement à l'importation de produits, même français, fabriqués à l'étranger. Que cet état de fait résulte d'erreurs de gestion ou d'une politique erronnée, ce dont je ne suis pas certain, ne change rien à l'affaire. Et passés un ou deux mois (le temps de dépenser les 26 milliards dont on parle), on en reviendrait à la case départ, avec un "trou" de 26 milliards supplémentaires à combler et sans que l'activité en France, et donc l'emploi, et donc le pouvoir d'achat, n'y aient rien trouvé de positif.

Et c'est justement là qu'intervient le deuxième article, celui de LCI : on y apprend que la prime à la casse, qui est un parfait exemple d'une telle "aide à la consommation des ménages", bénéficie essentiellement, en liaison avec le "bonus écologique", à la vente de véhicules neufs de petite cyclindrée (crise oblige, c'est tout à fait normal) qui pour la plupart sont fabriqués à l'étranger, où les usines ne peuvent même plus fournir la demande. La prime à la casse en France a donc participé activement à la lutte contre le chômage ... à l'étranger !

CQFD...

Que la masse des citoyens, qui souffrent de la crise pour beaucoup d'entre eux c'est évident, ne réagissent qu'au premier degré en disant en substance "je manque de pouvoir d'achat, donnez-moi des sous", c'est déjà assez affligeant, mais il est tout simplement époustouflant que des hommes et des femmes responsables, sensés pourvus d'une intelligence supérieure à la moyenne (c'est du moins l'image qu'ils et elles ont dans l'opinion), ne soient pas capables de tenir des raisonnements aussi simples, et de procéder à des constatations aussi évidentes, à la lumière qui plus est de l'expérience du passé...

A moins que tous (et toutes) ne soient pas d'une extrême sincérité et d'une extrême honnêteté intellectuelle, et qu'ils (elles) ne "surfent" tout simplement sur la vague du mécontentement de leurs ouailles pour les entraîner dans des "actions syndicales" et des défilés de rue propres à faire la démonstration de leur force, et à asseoir leurs positions dominantes ?

Voilà encore une manière de prendre le citoyen moyen en ôtage. Gageons que, quelle que soit la teneur du discours de jeudi, une ou plusieurs nouvelles journées noires son à prévoir, téléguidées par ces soi-disant responsables pour qui "négocier" signifie uniquement "satisfaire nos revendications", et qui ont sans doute déjà programmé en secret leur "réponse circonstanciée".

Il reste à espérer que nos responsables politiques ne cèdent pas au chantage. Mais en auront-ils le courage ? On en revient toujours à la même question fondamentale.

CE QUE JE CROIS EST MEMBRE DU RESEAU LHC
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Commentaires
J
Réjouissons-nous de leur arrestation.<br /> <br /> jf.
R
Bonjour Jacques,<br /> <br /> Oui, ce sont là en effet de vrais ôtages au sens propre, sans commune mesure avec les passagers de la SNCF les jours de grève. Mais comme ça n'a strictement aucun rapport avec le sujet de mon billet, je ne vois pas bien pourquoi je serais venu en parler ici...<br /> <br /> Je condamne fermement le comportement de ces deux assassins en fuite (non, ils ont été rattrapés ce matin), et sans aucune restriction idiotement liée au fait que certaines de leurs victimes étaient des fonctionnaires. Vous avez la maladie de la persécution, ou quoi ?<br /> <br /> Pousser le corporatisme à ce point est peu imaginable. Ni en tant que fonctionnaire ni en tant que syndicaliste. Reprenez-vous et gardez votre sang froid, vous n'en serez que plus crédible.<br /> <br /> A bientôt.
J
Alors ????<br /> Personne ici pour écrire un billet ou un commentaire rageur contre les deux PRENEURS DE VRAIS OTAGES que sont les deux évadés de la prison de Moulins ???<br /> <br /> Pas un mot pour les deux gardiens (ah pardon, ce sont deux fonctionnaire, alors...), pour le grand-père et son petit-fils, pour la femme molestée...<br /> De VRAIS OTAGES pourtant, ceux-là !<br /> <br /> Ah ben oui, c'est plus facile de cracher sur des grèvistes que sur deux dangereux récidivistes!!!<br /> <br /> Bravo à vous.<br /> Pauvre France ...enfin, heureusement, seulement une partie...<br /> <br /> jf.
R
Tout à fait d'accord !<br /> <br /> "Ils" veulent nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Et le pire, c'est que beaucoup se laissent abuser et disent "les comprendre"...
P
"En vous indiquant seulement que lorsque vous avez fait grève la totalité de votre tableau de service, les jours de repos ne sont pas payés non plus. On peut donc effectivement "perdre" 31/30è"<br /> <br /> Oui, ça c’est de la pure théorie. C'est pour cette raison que les syndicalistes privilégient les grèves courtes et successives, les fameuses "journées d’action".<br /> Les grévistes évitant de faire grève le vendredi puis le lundi pour ne pas que soit décompté le week-end. Encore que cette règle ne semblait pas systématiquement appliquée (dans l'Education Nationale par exemple). Tout ça vous le savez mieux que nous et vous connaissez sans nul doute toutes les techniques pour faire un maximum de grèves avec un minimum de perte de salaire. Je ne vous en blâme pas personnellement d'ailleurs. Les premiers coupables sont d’abord les gouvernements qui cèdent à toutes les pressions , en achetant la paix jusqu'au prochaines élections. Malheureusement le fait que les grèves soient récompensées à chaque fois incite fortement à recommencer. Mais ça aussi vous le savez mieux que quiconque.<br /> <br /> P.S.<br /> Une prime de 207 euros vient d’être accordée aux cheminots de la SNCF au titre de participation aux BENEFICES ! (Toutes les pertes étant transférées sur RFF comme chacun sait)<br /> Si ça c'est pas du foutage de g… !!!
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