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Ce que je crois...
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20 mars 2008

Travaux pratiques de bon augure

Le gouvernement aurait-il (enfin) décidé de mettre en (bonne) pratique la philosophie qui est officiellement la sienne, celle qui a été développée par le Président, à savoir notamment celle de la fermeté républicaine et de la fin du laxisme ?

On peut commencer à y croire, à la lumière d'une lettre adressée le 18 mars à la Présidente du Syndicat de la Magistrature par le Directeur de Cabinet de Rachida Dati, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice.

Rappel succinct des faits : le Syndicat de la Magistrature a annoncé le 12 mars par une lettre adressée aux services de Madame Dati son intention d'appeler les magistrats à une journée de grève le 20 mars, c'est à dire aujourd'hui. Peu importe sur le fond les motifs de cette grève, en l'occurrence l'opposition du syndicat majoritaire dans l'ordre judiciaire aux peines de rétention de sûreté prévues par la loi du 25 février dernier.

Dans un tel cas, on avait l'habitude de voir le gouvernement de la République prendre acte en quasi silence, et sans aucune réaction digne de ce nom, de l'ordre de grève, quelle que soit la catégorie professionnelle concernée, service public d'importance majeure ou non.
S'agit-il d'une conséquence indirecte du résultat des élections municipales, ou plus simplement du fait que cette étape relevant hautement de la "cuisine politique" est désormais derrière nous, ou plus simplement encore de la volonté du Président d'aller plus avant dans l'application des principes au nom desquels, entre autres, il a été élu ? Toujours est-il que, cette fois, le ministère de tutelle a réagi dans le bon sens, à savoir par le rappel des principes qui régissent le droit de grève dans ce corps particulier de l'Etat qu'est la Justice.

Dans cette lettre, Rachida Dati, sous la plume de son directeur de cabinet, rappelle à ses magistrats que leur sont interdits "toute manifestation d'hostilité au principe ou à la forme du gouvernement..., toute démonstration politique incompatible avec la réserve que leur imposent leurs fonctions (et) toute action concertée de nature à arrêter ou entraver le fonctionnement des juridictions".

Le ministère aborde en outre brièvement le fond de la cause de la grogne, en expliquant une fois de plus les motivations du législateur qui l'ont conduit à voter cette loi sur la rétention de sûreté, loi qui a été ensuite validée par le Conseil Constitutionnel, ce qui fait obligation (mais la lettre ne va pas jusqu'à le préciser) aux magistrats de l'appliquer sans aucune interprétation personnelle ou syndicale.

On ne peut qu'applaudir à cette marque d'autorité réaffirmée de la part d'une équipe gouvernementale qui est de droit le "patron" des fonctionnaires, ce qu'il conviendrait de rappeler plus souvent, même si dans le cas précis le principe d'indépendance de la Justice, un des principaux piliers de la démocratie, oblige à une certaine prudence. Mais l'indépendance des juges ne leur donne pas le droit de discuter, et encore moins de combattre, les lois dont ils ont constitutionnellement la charge de l'application... Il est bon quelquefois de le rappeler avec fermeté.

On peut comprendre que cette réaction de leur ministre les ait quelque peu surpris, eux qui n'étaient pas habitués à un tel comportement pourtant de bon sens. Leur syndicat majoritaire "s'étonne d'une conception à géométrie variable du droit de grève dans la magistrature développée à la Chancellerie", et rappelle que "lors du précédent mouvement de grève du 29 novembre 2007 sur la réforme de la carte judiciaire (…) aucune démarche similaire n'avait été entreprise par la garde des Sceaux". On pourrait simplement regretter que tel ne fût pas le cas à l'époque.
En outre, le Syndicat de la Magistrature estime que "la réaction (de Rachida Dati) illustre sa volonté de politiser une initiative purement syndicale". Re-voilà l'éternel argument fallacieux qui consiste à laisser supposer que "tout est permis" dans le cadre d'une "action syndicale". Et bien non, toute action, fût-elle syndicale, doit avant tout respecter la loi. D'autant plus me semble-t-il de la part de ceux qui ont pour charge de l'appliquer...

Le syndicat précise également qu'il maintient son appel à la grève. Grand bien lui fasse, et c'est son droit le plus strict. Il a cependant, je pense, grand intérêt à rester "dans les clous". La ministre (et derrière elle, n'en doutons pas, le Président) ne semble pas prête à faire marche arrière sur la question des principes.

Voilà un exemple de "travaux pratiques" de la part de l'équipe gouvernementale par rapport aux principes dont elle se réclame, et que les Français ont cautionnés au printemps 2007. C'est de bon augure. On n'était plus habitué à autant de cohérence. Pourvu que ça dure...

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Commentaires
R
Si n'être pas d'accord avec l'autre est en soi un signe d'intolérance, de sectarisme ou autre dogmatisme, alors oui, je le suis ! Car je ne suis absolument pas d'accord avec les propos que vous avez tenu dans votre premier commentaire !<br /> <br /> Quant à moi, ce que je vous ai reproché n'était pas en soi le sens de vos propos, mais la forme et le ton condescendant que vous employez.<br /> <br /> Je vous avais bien dit que cette "discussion" tournait à la polémique stérile. Je n'ai décidément pas l'intention de poursuivre avec vous sur cete lancée. Restez confortablement installé dans votre dogme. Je ne vous dérangerai plus...
J
J'accepte volontiers vos explications et vos excuses car JE NE SUIS PAS SECTAIRE comme vous faites semblant de le croire.<br /> Vous me demandez "d'admettre la possibilité que l'on a pas tort pas hypothèse dès lors qu'on ne pense pas comme vous".<br /> Mais là, il me semble que c'est vous qui retournez la question....<br /> Compte-tenu de votre réponse à mon premier commentaire qui figure toujours ci-dessus, il n'apparaît pas que vous soyiez dans l'optique d'admettre mes propres arguments.....<br /> N'inversez pas les rôles... Vous vous êtes exprimé et j'ai répondu.<br /> Vous avez commentez ma réponse dans des termes qui dénotent une intolérance aux idées qui ne sont pas exactement les votres.<br /> <br /> Bonne journée.<br /> <br /> jf.
R
Je constate en effet, après la lecture de cette remarque, la disparition de votre réponse de ce matin. Que vous me croyiez ou non, j’en suis aussi étonné que vous, et bien que je n’y sois pour rien, je vous demande de bien vouloir m’en excuser. Vous pouvez bien entendu y remédier en le « postant » de nouveau, et vous avez ma parole que je ne le détruirai pas plus volontairement que la première fois.<br /> <br /> Sur le fond, j’avais pris la décision de ne pas vous répondre pour faire cesser une polémique qui risque fort de demeurer stérile. Je tiens cependant à vous faire remarquer que ma réflexion concernant le « temps perdu » n’avait rien de péjoratif ni de vexatoire. Je ne vous demandais pas de ne plus écrire ; je vous demandais simplement de ne plus le faire avec sectarisme, et autrement dit d’admettre la possibilité que l’on n’a pas tort par hypothèse dès lors qu’on ne pense pas comme vous…
J
Ah....<br /> Ma réponse de ce matin a déjà disparu....<br /> <br /> Très étonnant, non ?<br /> <br /> jf.
R
Dès les premiers lignes de votre commentaire, je savais que vous étiez syndicaliste. Question de rhétorique !... Aussi, la suite ne m'a ni déçu ni surpris...<br /> <br /> Concernant les JO, je vous rassure : je me rends parfaitement compte de ce que je dis, et je maintiens mot pour mot, sans tenir aucun compte de l'inepte amalgame que vous faites avec les licenciements de salariés qui ont trente ans d'ancienneté ! Essayez, si vous en êtes capable, d'être logique et surtout de comprendre les choses dont vous parlez, en mettant même provisoirement de côté votre culture syndicale, laquelle de toute évidence vous aveugle.<br /> Si je prenais le parti de vous suivre dans ce délire, je vous ferais simplement remarquer que l'indemnité de licenciement après trente années d'ancienneté est une compensation qui, même si elle est sans doute partielle et notoirement insuffisante à vos yeux, tout en étant dans bien des cas fort exagérée aux yeux d'un analyste économique impartial, ne trouverait pas son équivalent dans le monde sportif lors de l'éventuelle annulation d'une épreuve aussi importante que les Jeux Olympiques.<br /> Mais je ne vous suivrai surtout pas sur ce terrain : vous comparez là l'incomparable, à savoir les aspects sportif d'une part et économique d'autre part de deux carrières qui n'ont de toute façon aucun rapport entre elles...<br /> Amalgame vous dis-je...<br /> <br /> Concernant le droit de grève : je ne retire aucun mot et je ne déplace aucune virgule du billet auquel vous faites référence, que je trouve pour ma part assez mesuré. Vous auriez certainement réagi beaucoup plus vertement encore si j'avais dit les choses telles que je les pense et avec moins de diplomatie...<br /> Une seule remarque pour ce qui est de l'application à tous, non gévistes compris, des "avantages acquis" : encore heureux, dirais-je ! L'augmentation de salaire dont vous parlez va mécaniquement se répercuter sur les prix de vente, et par conséquent, directement ou indirectement, en creux, sur le pouvoir d'achat de tous. Il ne manquerait plus que ceux qui n'ont rien demandé en subissent seuls les conséquences... Si c'est là votre conception de l'égalité de droits et de la solidarité, chapeau bas Monsier le démocrate !...<br /> <br /> Dernière chose : en tant qu'aiguilleur du ciel, je ne sais pas, mais en tant que titulaire d'un mandat syndical, il est évident que "vous savez de quoi vous parlez", pour ce qui est de l'action syndicale en elle-même. Sur les autres sujets, permettez-moi d'avoir un jugement quelque peu différent...<br /> <br /> Ne perdez pas votre temps, en effet, et accessoirement ne me faites pas perdre le mien, en "commentant" de manière aussi "avertie" les autres aspects de mon billet du 7 décembre, à moins bien sûr que ne décidiez cette fois de mettre de côté le dogmatisme qui vous anime de manière aussi criante sur le sujet.
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