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22 mai 2008

Collectivisme avéré

Nous vivons vraiment dans un régime collectiviste, il n'y a pas de doute possible !

Devant la flambée du prix du pétrole brut, dont les raisons sont connues mais sur lesquelles les états n'ont aucune prise, et devant surtout l'envolée des prix "à la pompe", tout le monde est inquiet à juste titre, et nombre d'entre nous sont dans une situation très critique.

C'est le cas de tous ceux qui sont obligés d'utiliser un véhicule, pour leurs besoins professionnels notamment. C'est donc le cas surtout d'un certain nombre de professions : marins pêcheurs, transporteurs, taxis, ambulances, etc.. mais aussi des simples particuliers que nous sommes pour les trajets domicile-lieu de travail. Pour tous ceux-là le prix des carburants est un élément qui pèse inexorablement sur les revenus nets, ou, si l'on préfère, sur le pouvoir d'achat.

Dans le prix des carburants sont comprises un certain nombre de taxes, les plus connues étant la TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers) et la TVA, qui représentent en fait la majeure partie du prix, ce qui fait dire que quand on fait le plein, on achète surtout... des taxes !

Mais pour certaines professions (celles qui crient le plus fort, bien souvent), l'état met en place des détaxes qui allègent d'autant le prix du carburant. C'est le cas notamment des marins pêcheurs, qui bénéficient d'un carburant totalement détaxé.

Mécaniquement il est vrai, ce carburant-là subit de plein fouet les variations des prix du brut, variations qui se trouvent partiellement masquées ailleurs par l'application de la TIPP, elle-même calculée en volume et non en pourcentage du prix de vente. Et de fait, les marin-pêcheurs ont vu le prix de leur carburant augmenter ces derniers mois dans des proportions supérieures à la moyenne des autres. D'où un mécontentement attisé par le mode de calcul des rémunérations dans cette profession, où schématiquement le salaire est proportionnel aux bénéfices retirés de l'activité. Comme, parallèlement, le prix du poisson payé au pêcheur est, lui, à la baisse, la résultante est un salaire de misère pour un travail plus que pénible.

Voilà pour le constat, et pour l'explication d'une colère justifiée. Là où les choses se gâtent, c'est au niveau des solutions, celles réclamées comme celles accordées.

Répétons-le, l'état n'a aucun moyen d'action sur le prix du pétrole brut et, la détaxe étant intégrale pour cette profession, il ne peut pas agir non plus sur le prix du produit raffiné. Malgré cela, les marins pêcheurs ont engagé un bras de fer agrémenté du blocage des ports et de certains dépôts de carburants, pour réclamer des aides supplémentaires de l'état. Il faut dire que le Président avait eu le tort de leur promettre un gas oil à 0,30 € le litre, à un moment il est vrai où le brut était bien moins cher qu'aujourd'hui. Certains, quelquefois, perdent des occasions de se taire... Comme s'il était tout à fait normal que l'état, dans tous les cas de figure, doive assumer sur les deniers publics, c'est à dire, rappelons-le, sur nos impôts (ou sur la dette publique à la charge des générations futures, ce qui est encore plus scandaleux), le niveau de revenus de chacun.

Ce raisonnement est typiquement un raisonnement de type collectiviste. Nous étions un certain nombre à penser que nous ne vivions plus (ou moins qu'avant) dans ce type de société. Nous nous trompions manifestement : sous cette pseudo contrainte (car, si on le voulait bien, il serait aisé de rendre force à la loi), le ministre en charge du dossier débloque illico 100 millions d'euros sur six mois pour calmer les excités ! Bel exemple de pragmatisme, sinon de "rupture" : ça fait plusieurs dizaines d'années qu'on agit ainsi, et ça fait plusieurs dizaines d'années que ça ne sert à rien. Mais courage, continuons...

Le vrai problème n'est pas le prix du pétrole, dont il va bien falloir se décider à admettre la chèreté (ne nous attendons surtout pas à ce que son prix baisse : toutes les conditions sont réunies pour qu'il continue de monter), mais le prix du poisson. Il est absolument scandaleux, mais ce n'est pas vrai que pour cette denrée, qu'il arrive sur les étals trois ou quatre fois plus cher, dans le meilleur des cas, qu'à la criée au port. Voilà sur quoi il faut agir : en déterminer les causes réelles (elles sont connues pour l'essentiel) et les traiter. C'est sans doute plus difficile que de sortir un carnet de chèques (sans provisions), mais c'est la seule chose à faire et celle-là, a priori, ne coûterait rien aux finances publiques. Simplement, ça suppose de contrer des lobbies et de mécontenter notamment des intermédiaires, eux-aussi électeurs tout comme les pêcheurs. Mais reste à savoir, et à dire franchement une fois pour toutes, si on est décidé à faire son boulot ou si on ne pense qu'aux prochaines échéances électorales...

Dans la deuxième hypothèse, il faut appeler tous les utilisateurs forcés du pétrole à exercer un chantage du même ordre. L'un des trois éléments de notre belle devise n'est-elle pas l'égalité ?

En attendant, ce sont nous autres, les contribuables, qui payons plein pot les lâches décisions du soviet suprême. Et on en a marre !

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Commentaires
R
@ Sarkostique<br /> <br /> Je n'aime pas les attaques personnelles, et de ce point de vue j'apprécie moyennement la forme de ton commentaire, pas plus d'ailleurs que sa forme illustrée postée sur ton blog. Mais pour cette dernière, ça ne regarde que toi, évidemment...<br /> <br /> Sur le fond, je remarque qu'une fois de plus tu réponds à côté de la question. Le seul lien avec mon billet est mon allusion au gas oil à 0,30 € par litre, que je qualifie bien volontiers, avec toi, de "connerie présidentielle". Comme tu vois, je ne suis pas un défenseur inconditionnel de Nicolas Sarkozy, alors que, pour ta part, tu en es un pourfendeur absolument inconditionnel, pour le coup (je ne dis même pas "opposant", car pour s'opposer, il faut avoir des arguments contradictoires, ce qui n'est pas ton cas).<br /> <br /> Je regrette donc qu'une fois encore tu utilises mon blog comme une tribune à ton usage personnel.<br /> <br /> @ Penthievre<br /> <br /> Merci de ton commentaire. Tu vas non seulement dans le sens de mon billet d'hier, mais aussi de celui que je prépare sur la suite de ce feuilleton lamentable.
P
@René<br /> <br /> salut<br /> C'est une vraie catastrophe. Quand et comment allons-nous en sortir.<br /> <br /> C'est même pire que du collectivisme, puisque ça ne touche qu'une certaine profession; c'est du collectivisme corporatiste.<br /> <br /> En gros, ceux qui gueulent le plus fort et qui peuvent nuire puissamment. C'est vrai que Sarkosy n'avait pas besoin d'aller jouer les gentils/durs au Guilvinnec. Mais n'oublions pas les agriculteurs qui sont déjà, et très largement subventionnés, et toujours avec nos impôts.<br /> <br /> Quand on y réfléchit bien, il faut vraiment n'avoir aucune dignité ni fieté pour quémander, par la force, l'aide de l'ensemble des citoyens qui n'y sont strictement pour rien. Ca devrait les rendre honteux.<br /> <br /> Les autres professions ne devraient pas tarder à suivre, car pourquoi s'arrêter, et qui résistera?<br /> <br /> à bientôt
S
Après le syndrôme Gorbatchev, Sarkozy souffre du syndrôme Reagan <br /> Le mari de Carla Bruni a normalement un médecin attitré. Des fois qu'il s'enrhume gravement ou se fasse refaire le portrait par son ami le pêcheur très en colère.<br /> Ce personnage pour l'instant inconnu de la France qui travaille et souffre, devrait se pencher sur le syndrôme Reagan dont souffre son seul et unique patient.<br /> <br /> Déjà que Nicolas Sarkozy est fortement porté sur le syndrôme gorbatchev, il ne faudrait pas que celle nouvelle affection devienne permanente. Parce que avec en plus les troubles autistiques prononcés, cela commence à ressembler à un Vidal ambulant !<br /> Il faut que Sarkophage explique son analyse médicale. C'est en fait plus une analyse neuronale.<br /> <br /> Souvenez-vous. Il y a quelques jours, le spécialiste du contre feu médiatique, grand gourou du moulin à vent, nous sort qu'un Chômeur a refusé 63 propositions de l'ANPE. Ce qui il faut en convenir montrerait un sens important du courage professionnel.<br /> Le spécialiste de l'impuissance d'achat et de la vie chère de nous servir cet exemple avec le sens de la mesure qu'on lui connait, pour nous dire qu'il est bien sûr urgent que tout le monde accepte la première proposition de l'ANPE. Car il ne faut pas mégoter, en chaque chômeur sommeille un individu qui peut vouloir battre ce record.<br /> Sauf que cet exemple cueilli à Melun, au cours d'une visite à l'ANPE justement, a été donné par, Sarkophage cite le blog Libéorléans, un dérangé du bocal !<br /> <br /> Et comme notre amateur d'exemples simplets a sans doute quelques difficultés pour comprendre ses interlocuteurs, il n'a rien remarqué.<br /> Et forcément, Nicolas Sarkozy en a beaucoup fait avec celui-ci. En fait ce n'est rien. Il n'a fait qu'utiliser les propos d'un illuminé, pour vendre son programme de démolition. C'est dire si il est en manque de conseillers pour trouver des argumentaires de meilleur niveau que le bistrot de la Soif !<br /> Alors pourquoi le syndrôme Reagan ? Tout simplement parce que le Cow Boy est resté célèbre pour avoir balladé ses auditeurs pendant de nombreuses années avec le même procédé (que lui savait faux !).<br /> «Ronald Reagan martela pendant plus de dix ans l’histoire (fausse) d’une fraudeuse, celle d’une reine de l’aide sociale [“welfare queen”] qui utilise quatre-vingts noms, trente adresses et douze cartes de sécurité sociale, grâce à quoi son revenu net d’impôt est supérieur à 150 000 dollars».<br /> <br /> http://sarkostique.over-blog.com/article-19770986.html<br />
L
salut,<br /> Oui on vit en plein collectivisme, merci de le rappeler sur cet exemple parlant.<br /> <br /> Il faut rappeler également que le fait que certains payent le gasoil détaxé, alors que d'autres non, constituent un vrai scandale et un privilège inacceptable dans une société libérale.<br /> <br /> C'est en gros donner du crédit à celui qui crie, à ceux qui sont bien organisés, ou qui ont un pouvoir de nuisance. <br /> <br /> Supprimons ces taxes injustes, et laissons le marché réguler les prix.<br /> <br /> à bientôt !
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